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cris que les musulmanes se régénèrent dans le travail.

Le labeur quotidien de ses épouses est pour lui une bonne source de revenus. Voilà pourquoi il fait sur le marché la rafle des travailleuses habiles. N’est-ce pas bien placer son argent, que de payer 300 francs une épouse-ouvrière qui lui en rapporte annuellement mille ?

Certainement, la beauté prime en Afrique comme partout, mais le savoir-faire féminin y est encore plus apprécié qu’en pays civilisé. Car s’il n’est point assez riche pour avoir des esclaves, l’arabe paresseux et contemplatif s’en remet à ses femmes du soin de tisser ses vêtements, de tisser sa maison mobile, la tente et de préparer ses aliments, ce qui ne consiste pas seulement à confectionner du couscous et des gâteaux de miel, mais à moudre péniblement dans un moulin primitif, formé de deux pierres serré par un écrou, l’orge et le blé, à faire le beurre, les fagots, les peaux de boucs, à aller chercher de l’eau, à soigner les chevaux