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Cet argent a été emprunté pour quelques heures, à un juif par de pauvres arabes qui ont voulu se procurer le plaisir de jouer aux riches devant les belles Oulad-Naïl.

Quand, en se vendant à tout le monde, ces aimables enfants auront recueilli assez d’argent, elles retourneront dans leur tribu et les épouseurs se les disputeront. C’est qu’avec l’or, elles apportent dans les plis de leur melhafa de brocart ou de soie, un peu de civilisation.

Ce n’est pas seulement un besoin inhérent à leur pauvreté, qui a engendré la coutume générale chez les Oulad-Naïl, d’offrir à prix d’or leurs filles à tout venant, c’est une croyance qu’en agissant ainsi ils honorent Allah. Ils sont persuadés, que les femmes font œuvre méritoire en se prostituant et ils les encouragent dans cette voie ; car selon eux, renoncer à cette habitude attirerait sur la tribu les plus grands maux.

La dîme de chair fraîche payée à ce minotaure, le vice, leur paraît une garantie de sécu-