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LES FEMMES ARABES

qu’elle est de bonne ou de méchante humeur, tient ou ne tient point compte, au point de vue juridique, de leurs mœurs et de leurs coutumes ; au point de vue administratif en bloc elle les annihile, elle en fait des moutons afin de leur prendre plus facilement leur toison.

Les Arabes qui forment presque la totalité des habitants du pays — ils sont trois millions sept cent cinquante mille sur quatre millions quatre cent trois mille habitants dont se compose la population de l’Algérie — ne sont pas, ou ne sont que dérisoirement représentés, dans les assemblées qui ont pour but de s’occuper des intérêts de l’Algérie.

En commune de plein exercice, les indigènes nomment des conseillers de leur race dont le nombre ne peut dépasser le quart des Français élus. Naturellement la majorité européenne se coalise contre la minorité africaine.

Ces parias, conseillers de parias, n’ont le droit d’élire ni le maire, ni les adjoints. Inutile de dire qu’ils ne peuvent défendre avec profit les intérêts de leurs mandants ; aussi ne