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talent poétique qu’elles employaient surtout à auréoler de gloire les braves, morts en défendant la tribu.

Confondue avec la poésie dans l’admiration des arabes, la femme était adorée comme une sorte de divinité.

Mahomet renversa l’autel et fit de la femme qui y était assise, un instrument de plaisir charnel.

Cette déchéance, cette annihilation ne fut que superficielle, la loi islamique ne put vaincre l’atavisme et les musulmanes conservèrent dans les géoles matrimoniales, l’amour que leurs aïeules avaient pour l’indépendance.

Les femmes arabes ont levé bien avant les Européennes et les Américaines, l’étendard de l’émancipation.

Il y a cinq cents ans, que les milianaises, se sont insurgées contre le masculinisme. Au 13e siècle, elles se sont fait rabrouer par le saint arabe Sidi-Mohamed-ben-Yusset, qui leur reprochait : « d’usurper la place des