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APRÈS LA RÉVOLUTION

la liberté illimitée de l’égoïsme et de l’immoralité de l’homme, qu’ils réclamaient.

Le sociologue Fourier, avait lui, très nettement posé le principe de l’égalité de l’homme et de la femme, en faisant dépendre les progrès sociaux du progrès des femmes vers la liberté.

Dans la « théorie des quatre mouvements », il explique que « si les philosophes de la Grèce et de Rome dédaignaient les intérêts des femmes et croyaient se déshonorer en les fréquentant, c’est que depuis le vertueux Socrate jusqu’au délicat Anacréon, ils n’affichaient que l’amour sodomite et le mépris des femmes ».

Ces goûts bizarres n’ayant pas pris chez les modernes, Fourier ajoute qu’il y a lieu de s’étonner que nos philosophes aient hérité de la haine que nos anciens savants portaient aux femmes et qu’ils aient continué à ravaler le sexe féminin, alors, que les femmes se montrent supérieures aux hommes, quand elles peuvent déployer leurs moyens naturels ».

Pendant que les derniers Saint-Simoniens annonçaient le règne de la femme, chantaient le compagnonnage de la femme, Mmes Laure Bernard et Fouqueau de Pussy écrivaient dans Le Journal des Femmes des articles offensants pour les Saint-Simoniens.

Mme Poutret de Mauchamps fondatrice de la Gazette des Femmes (1836-1839) réclama l’électorat pour les femmes qui payaient 200 francs d’impôts ; et, elle pria Louis-Philippe de se déclarer roi des Françaises comme il se déclarait roi des Français.