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VOUS N’ÊTES PAS MILITAIRES

à la place de son frère jumeau qui n’avait pas sa vigueur et se distingua à Wagram.

Angélique Brûlon, nommée sous-lieutenant et décorée de la légion d’honneur, fut après ses campagnes admise aux invalides.

Marie Schellinck, frappée de six coups de sabre à Jemmapes, blessée à Austerlitz et à Iéna eut une citation à l’ordre du jour de l’armée ; après Arcole fut nommée sous-lieutenant et décorée pour ses douze campagnes et ses 17 ans de service.

Ni les Conventionnels, ni Bonaparte, n’encourageaient l’enrôlement des femmes dans les bataillons. On était porté à confondre ces braves soldates, avec les troupeaux de filles qui de tous temps avaient encombré les camps ; et que les chefs d’armée, soucieux de la santé de leurs troupes ordonnaient parfois de jeter dans la rivière. En 1760 le maréchal de Broglie leur faisait noircir le visage avec une drogue qui les marquait pour six mois. C’était un moyen préférable au fouet qui, disait le maréchal, ne les empêche pas de revenir.

Bonaparte eut recours au même système, il ordonna de passer au noir les femmes qui venaient sans autorisation à l’armée.

En 1870, une institutrice, Mlle Lix fit brillamment la campagne des Vosges.

D’autre part, Livingstone nous rapporte en le récit de ses voyages, que dans le petit royaume de Bantam (Ile de Java) les capitaines et les soldats sont des femmes.