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LE VOTE DES FEMMES


faire les grands électeurs que chaque élu traîne après soi ; et, l’on peut prévoir tout ce qui résultera d’heureux pour la population, du gouvernement exercé directement, par les Français et les Françaises.

La mère qui a quarante ans d’expérience de la vie est bien plus préparée à exercer ses droits politiques, que son fils électeur à vingt et un ans.

C’est en votant, que l’on apprend à bien voter.

Les hommes gratifiés du suffrage en 1848 étaient beaucoup moins aptes que ne le sont les femmes d’aujourd’hui à exercer le suffrage ; et, combien trouverait-on d’électeurs qui pourraient présentement offrir les garanties que l’on demande au sexe féminin ? Pas plus que le droit de l’homme, le droit de la femme ne peut être soumis à des conditions, ni être ajourné par une question d’opportunité.

Les spoliateurs des Françaises qui feignent de redouter leur arrivée dans la politique savent fort bien que les femmes, au contraire, réveilleront l'enthousiasme des masses pour la République, puisqu’elles la rendront capable de réaliser les réformes attendues.

Pourquoi toutes les révolutions ont-elles si peu amélioré le sort humain ? – Parce qu’elles ont passé par-dessus la tête des