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VOIX DONNÉES AUX FEMMES

En 1884, à Houquetôt (Seine-Inférieure) les électeurs accordèrent à une femme huit voix de plus que la majorité des suffrages exprimés.

Dans le (Lot-et-Garonne) les électeurs donnèrent à une femme trente-quatre voix de majorité.

À Vornay (Cher) Mme Gressin, propriétaire, obtint suffisamment de voix pour être nommée conseillère municipale.

En enregistrant ces succès qu’ils savaient dus à l’active propagande faite par La Citoyenne, de grands quotidiens nous disaient de mettre un bouquet à notre chapeau.

Ces trois élections de femmes furent annulées ; le suffrage dit universel n’étant – pendant qu’il est restreint à la moitié de la nation – qu’une institution de fantaisie que les gouvernants mutilent à leur gré.

Mais les voix accordées en tant de points du territoire à des femmes, prouvent que les électeurs sont las de la fiction, qu’ils veulent dans la commune une représentation réelle de la population.

Tous les habitants de la commune doivent être déclarés égaux devant les prérogatives, comme ils le sont devant les charges.

Évincer de l’administration municipale, les Françaises qui savent avec rien, faire régner le bien-être en la maison, c’est de gaieté de cœur sacrifier le bonheur commun.

La femme ne doit pas seulement être l’âme de la famille, il est nécessaire qu’elle soit l’âme de la Cité,