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LE DROIT POUR LES FEMMES DE PÉTITIONNER

laisse tout dire et tout faire aux petites filles d’Olympe de Gouges. Finalement, il demande de passer à l’ordre du jour sur la pétition de Mlle  Hubertine Auclert :

M. Cattiaux. – Messieurs, je ne viens pas réclamer aujourd’hui le droit de vote en faveur des femmes, par cette seule raison que leur éducation a été trop négligée.

Quant à ce droit lui-même, il est incontestable (Réclamations) nous ne pouvons qu’en retarder l’avènement.

La femme a des charges comme les hommes ; n’élève-t-elle pas seule ses enfants après la mort de son mari ou quand elle est fille-mère, – plutôt par la faute de l’homme que par la sienne.

Or, vous ne faites pas pour elle ce que vous devriez faire : laissez-lui donc alors revendiquer ses droits et puisqu’elle n’a pas d’autre moyen de les faire triompher que le vote, donnez-lui le pouvoir de voter !

M. Michelin. – Il s’agit de statuer sur le rapport de M. Georges Berry. — Je viens combattre les conclusions de ce rapport et me déclarer très nettement pour le droit des femmes.

M. Monteil. – Il faut dire cela à la Chambre.

M. Michelin. – Je suis disposé à le faire. Monsieur Monteil. J’estime que, dans une République, la femme doit être traitée autrement que sous les lois de l’Église et de le monarchie.

M. Maurice Binder. – Si les femmes votaient, la République n’en aurait pas pour vingt-quatre heures !

M. Michelin. – Je sais, qu’il est contraire aux principes de l’Église de donner aux femmes des droits, et même un concile s’est réuni pour étudier la question de savoir si la femme avait une âme.