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LE DROIT POUR LES FEMMES DE PÉTITIONNER



Pétitions remarquées.


Les Françaises doivent à Mme Jeanne Deroin, à MM. Schoelcher et Crémieux, d’avoir conservé le droit de pétitionner.

Quand en avril 1851 un député, M. Chapot, fit à l’assemblée législative la proposition de supprimer pour les femmes le droit de pétition en matière politique, Jeanne Deroin alors détenue politique, protesta du fond de sa prison, pria les citoyens représentants de ne point enlever aux femmes le droit de pétitionner.

La question vint en discussion le 24 juin 1851[1]. Le rapporteur M. Quantin-Bauchard, commença par trouver plaisant qu’une seule femme réclamât contre l’interdiction du droit de pétitionner : — « Il s’agissait pour elles, dit-il, de prouver qu’elles sont capables de se servir du droit de pétition, en pétitionnant contre leur exclusion de ce droit.

  1. Le Moniteur.