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LE VOTE DES FEMMES

Périodiquement, pendant tout un jour, ils sont rois ! Le soir venu, ils abdiquent, ou plutôt ils délèguent leur pouvoir à des charlatans politiques qui se partagent leurs palais, l’or de leurs caisses et laissent les souverains errants, pourchassés, privés d’abri et de nourriture.

Les mandataires se nantissent généreusement ; mais, ils ne se préoccupent pas de mettre leurs souverains en état de faire figure dans le monde, ou de ne point mourir de faim.

Le dénûment des électeurs sans travail s’offrant au regard, en même temps que Ledru-Rollin et son urne, démontre au peuple l’amère dérision du suffrage restreint pompeusement baptisé universel.

Le penseur lui, interpelle l’organisateur du suffrage, – Pourquoi dit-il, Ledru-Rollin, n’as-tu pas fait donner le bulletin de vote à la femme instigatrice d’ordre social ; et ainsi, rendu valable ce papier pouvoir avec lequel les Français pourraient aussi sûrement qu’avec un chèque obtenir du bien-être et de la liberté ?

– Pourquoi Ledru-Rollin n’as-tu pas fait confier à l’éducatrice accordée à l’homme par la nature, le soin de lui donner conscience de la valeur de son bulletin ? La mission de lui inculquer que voter, c’est pour l’opprimé initié, le pouvoir de réaliser sa volonté d’être libre et heureux ?

Pourquoi, Ledru-Rollin, n’as-tu pas fait appeler à voter, au lieu de l’homme seul, le couple humain et ainsi précipité l’éducation politique, rendu les Français