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LE VOTE DES FEMMES

venir là, lire, écrire, causer ; elles étaient chez elles. Des réunions hebdomadaires avaient lieu l’après-midi ou le soir.

Le 13 février 1881 parut La Citoyenne, journal hebdomadaire que Léon Giraud docteur en droit et Antonin Lévrier licencié en droit, journaliste, avaient avec moi fondé. Antonin Lévrier et Léon Giraud véritables apôtres des droits de la femme, m’aidèrent à faire du journal La Citoyenne un initiateur que les suffragistes ont intérêt à consulter[1].

L’article ci-dessous précise le but de ce journal dont le seul titre est un manifeste :

« LA CITOYENNE »

Est Citoyenne — d’après Littré — la femme qui jouit du droit de cité dans un État.

Pour ce journal, dont le but unique est de revendiquer l’égalité de la femme et de l’homme, nous n’avons pas pensé trouver un meilleur titre que La Citoyenne, car nous voulons pour la femme non seulement la qualité civile du Français, mais encore la qualité politique du citoyen, et même — cela paraîtra peut-être étrange à quelques-uns — l’examen des événements passés et l’observation des événements présents nous font subordonner l’affranchissement civil de la femme à son affranchissement politique.

Qu’entend-on par affranchissement civil de la femme ?

Par affranchissement civil de la femme on entend l’abro-

  1. La Citoyenne (1831 à 1891).