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par celui de force médicatrice, lorsqu’on étudie les fonctions accidentelles ou pathologiques qui constituent les maladies.

La réaction pathologique peut être générale ou locale ; lorsque la réaction est aiguë, avec exaltation de la chaleur vitale et de la sensibilité, elle prend le nom de fièvre ou d’inflammation, suivant qu’elle est générale ou locale ; ainsi la fièvre est une réaction générale de l’organisme, comme l’inflammation est une réaction locale de l’organisme ? Donc, l’inflammation est une fièvre locale, comme la fièvre est une inflammation générale ; ces deux mots, fièvre et inflammation, n’expriment ni le mode ni la nature de la réaction, ils expriment seulement sa mesure et son degré d’intensité.

Toute réaction locale peut exciter consécutivement la réaction du cœur et des centres nerveux ; elle devient alors générale. Ainsi, toute inflammation locale, soit interne, soit externe, peut devenir cause de fièvre, avec d’autant plus de facilité que la partie affectée est plus irritable et qu’elle a des sympathies plus actives avec le cœur et les centres nerveux. Il y a donc des fièvres primitivement locales ou symptomatiques.

La réaction générale ou fièvre est aussi provoquée directement par diverses causes spéciales, miasmatiques ou infectieuses, etc., et indépendamment de toute inflammation ou lésion locale préalables ; donc, il y a des fièvres primitivement générales, c’est-à-dire des fièvres primitives ou essentielles.

La fièvre n’est donc pas un être, mais un acte ou une action de l’organisme ; c’est une action provoquée, c’est-à-dire une réaction ; cette réaction a une tendance, un but ; c’est donc une fonction. La fièvre étant dans sa nature un acte vital, il n’est donc pas permis de la confondre avec les altérations ou les lésions matérielles des organes qui