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» La fièvre puerpérale est produite par un miasme puerpéral qui est dû à l’action combinée des influences atmosphériques et des conditions dans lesquelles se trouvent les femmes en couches.

» Le caractère contagieux de la fièvre puerpérale et la rapidité de la marche des accidents ne pourraient-ils pas la faire comparer à un empoisonnement ? à celui, par exemple, qui succède à la morsure d’un serpent de la Martinique, du Bothrops lancéolé qui, d’après le savant docteur Rufz, fait périr chaque année un nombre considérable de personnes ? Peu de temps après la morsure, le sang est décomposé ; en moins de deux heures, le membre piqué est tuméfié, crépitant ; le sang épanché hors de ses vaisseaux est en grande partie transformée en pus ! Ce qu’il y a du moins de certain, c’est une grande analogie entre la piqûre du Bothrops et la fièvre puerpérale. Ainsi, après la morsure du serpent, il n’y a pas toujours des accidents locaux, mais ils sont au contraire très souvent remplacés par des accidents nerveux généraux, absolument comme dans la fièvre puerpérale.

» La fièvre puerpérale et les accidents puerpéraux ont un caractère épidémique et infectieux. Dans l’opinion de beaucoup de médecins, elle est transmissible par infection et par contagion.

» Il n’existe pas de traitement formulé, unique et spécial contre la fièvre puerpérale ; les médecins s’inspirent des indications qui naissent des circonstances, et font la médecine des symptômes ; mais jamais ils n’abandonnent leurs malades, et jamais ils ne désertent leur poste ! Ils trouvent, dans une prophylaxie générale bien entendue, d’excellents secours.

» Maintenant faut-il ou ne faut-il pas supprimer les Maternités ? Faut-il créer hors de Paris de petits établissements pour douze ou quinze femmes au plus ? Ce système, appli-