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gismes, par tous les artifices que vous voudrez, ou par la magie, ou en invoquant vos idoles, ou si vous ne le pouvez pas, cessez de nous faire la guerre et vous verrez combien est puissante la croix du Christ. Ayant dit ces paroles, il invoqua le nom du Christ et marqua du signe de la croix les possédés par deux ou trois fois. À l’instant, ces hommes se levèrent, entièrement guéris, sains d’esprit et rendant grâces à Dieu. Les prétendus philosophes étaient étonnés, stupéfaits en considérant l’intelligence du vieillard et le prodige qui venait de s’accomplir ; mais Antoine leur dit : Pourquoi vous étonnez-vous ? Ce n’est pas nous qui faisons ces choses, c’est le Christ qui les opère par ceux qui croient en lui ; croyez donc aussi vous-mêmes, et vous verrez que notre religion ne consiste pas dans des artifices de paroles, mais par la foi qui opère, par l’amour que nous avons pour le Christ. Si vous possédiez aussi cet amour, vous ne chercheriez plus dans les paroles de subtiles démonstrations, mais vous regarderiez la foi dans le Christ comme suffisante. Telles furent les paroles d’Antoine ; les philosophes, en admirant sa sagesse, le saluèrent et se retirèrent en avouant qu’ils avaient retiré un grand avantage de ses paroles.


L’EMPEREUR CONSTANTIN ÉCRIT À ANTOINE.


La réputation d’Antoine arriva jusqu’aux empereurs ; le grand Constantin et ses fils, Constance et Constant, ayant appris tout ce qu’on racontait d’Antoine, lui écrivirent comme à un père, en lui exprimant le désir de recevoir une réponse de sa part. Mais Antoine n’attacha aucun prix à ces lettres et ne se réjouit point de ce message ; on le vit tel qu’il était avant que les empereurs lui eussent écrit. Quand on