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nobles exemples, des conseils empreints de la bonté la plus tendre et de la sagesse la plus éclairée, attirant les peuples et les empereurs dans la solitude par le renom de sa sainteté, redescendant au besoin lui-même du fond du désert au milieu du monde pour confondre le paganisme et l’hérésie, apaiser les dissensions, guérir les malades, consoler les affligés, et avec cela ne cessant d’opposer au spectacle des joies qui énervent et qui tuent, le spectacle de la pénitence qui retrempe et qui sauve. Tellement, d’après saint Paul, nous pouvons toutes choses en Celui qui nous fortifie[1].

Quant à ces combats extraordinaires, si connus sous le nom de tentations de saint Antoine, l’historien les décrit sans en témoigner la moindre surprise, et tels que les religieux qui étaient là lui en parlaient, tels surtout que le saint anachorète les avait soutenus, c’est-à-dire comme des révoltes de la chair contre la volonté et des tentations du malin esprit, qui fatigue de mille embûches, obsède de mille fantômes une vertu qu’il ne peut vaincre. Luttes terribles, sans doute, mais où l’athlète de la pénitence résistait toujours, parce que dans l’épreuve il redoublait de zèle, de jeûnes, de prières, jusqu’à ce que la voix d’en haut vînt se faire entendre et dire : Courage, mon fils ! Dieu est avec toi. Et lui, écoutant ces paroles, chantait en actions de grâces au Christ son Sauveur quelque psaume de bénédiction et de délivrance.

  1. Aux Philip. iv, 13.