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fuite, comme il est écrit : « Les animaux sauvages s’adouciront en sa présence. (Job, v, 23.) »

Le démon mettait donc tous ses soins à observer Antoine et grinçait des dents, comme dit le Psalmiste (34, 16) ; mais Antoine était consolé par le Seigneur et demeura sans atteinte de ses fourberies et de ses ruses variées. Tandis qu’il veillait pendant la nuit, le démon envoya contre lui des bêtes sauvages, et presque toutes les hyènes qui habitaient ce désert sortirent de leurs tanières et l’entourèrent, chacune la gueule béante, le menaçant de le mordre ; mais Antoine, au milieu d’elles, reconnaissant la ruse du démon, leur dit à toutes : Si vous avez reçu quelque puissance sur moi, me voilà prêt, dévorez-moi ; mais si vous êtes soumises aux démons, retirez-vous sans différer, car je suis le serviteur du Christ. À ces paroles, les hyènes s’enfuirent comme chassées par le fouet de cette parole. Quelques jours après, comme il travaillait (car il ne restait jamais sans rien faire), quelqu’un se présenta à la porte traînant une corde de jonc pour son travail. Antoine tressait alors des corbeilles qu’il donnait en échange de ce qu’on lui apportait ; il se leva et vit une bête ressemblant à un homme jusqu’aux cuisses, mais dont les jambes et les pieds étaient semblables à ceux d’un âne. Antoine fit seulement le signe de la croix et lui dit : Je suis le serviteur du Christ ; si tu as été envoyé contre moi, me voilà. L’animal prit aussitôt la fuite avec tant de vitesse, ainsi que les démons qui l’accompagnaient, qu’il tomba et mourut comme subitement.


LES DISCIPLES DE SAINT ANTOINE SONT SUR LE POINT DE MOURIR DE SOIF.


Les moines l’ayant un jour prié de descendre de sa montagne et de venir visiter leur monastère qu’il