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de le voir et désiraient imiter son genre de vie, plusieurs de ses amis se réunirent et enfoncèrent la porte de vive force. Antoine sortit du château comme d’un sanctuaire où Dieu l’avait initié à ses mystères et rempli de sa présence. C’est ainsi qu’il parut pour la première fois hors du château devant ceux qui étaient venus le visiter. Ceux-ci en le revoyant furent étonnés de le trouver dans le même état qu’autrefois. Le défaut d’exercice n’avait point fait contracter d’embonpoint à son corps, les jeûnes et les combats avec les démons ne l’avaient pas non plus amaigri : il était tel qu’on l’avait connu avant sa retraite ; c’était la même sérénité de caractère, ni assombrie par le chagrin, ni épanouie par la joie, ni portée à rire ou à s’attrister ; il ne paraissait point être importuné, ni se réjouir de la multitude de ceux qui venaient le visiter, mais il conservait en tout la même égalité de caractère, parce qu’il était gouverné par la raison et qu’il savait se tenir dans les justes bornes de la nature.


IL GUÉRIT LES MALADES ET FONDE DES MONASTÈRES.


Le Seigneur guérit, par son entremise, plusieurs malades qui se trouvaient parmi ceux qui se présentaient à lui, et il en délivra d’autres qui étaient tourmentés par les démons. Dieu accorda aussi aux paroles d’Antoine la grâce de consoler un grand nombre de personnes qui étaient dans l’affliction, d’en réconcilier d’autres qui se faisaient la guerre, disant à tous qu’il ne fallait pas mettre les choses du monde au-dessus de l’amour du Christ. Dans ses entretiens avec ceux qui venaient le trouver, il les exhortait à se souvenir des biens futurs et à ne pas oublier la charité que Dieu nous a montrée en n’épargnant pas son propre fils, mais en le livrant pour nous. Tous ces discours en