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même pas à ce que vous emportiez vos bagages et une somme d’argent qui ne pourra pas dépasser cent mille roupies…

— Ah ! ah ! dit Corcoran, le colonel est bien bon, et je vois qu’il a songé au solide. Voyons la conclusion.

— La conclusion, dit Bangor, c’est qu’on voudra bien oublier la violation du droit des gens que vous avez commise en faisant la guerre à la Compagnie des Indes, vous, citoyen d’une nation neutre et amie, et que vous livrerez en vous retirant, les clefs de Bhagavapour aux troupes anglaises.

— Est-ce tout ? demanda Corcoran.

— J’oubliais l’une des conditions principales, répliqua l’Anglais. Le colonel Barclay exige que vous remettiez entre ses mains la tigresse apprivoisée que vous menez partout avec vous, et qui est destinée (après qu’on l’aura empaillée convenablement) à faire l’ornement du British-Museum. »

À ces mots Corcoran se tourna vers Louison qui écoutait la conversation en silence :

« Louison, dit-il, ma chérie, entends-tu ce Goddam ? Il veut te faire empailler. »

Au mot « empailler » Louison poussa un rugissement qui fit frémir Bangor jusque dans la moelle des os.

« Apparemment, ajouta Corcoran, vous voulez la faire fusiller d’abord ? »