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Je n’hésite pas à dire qu’une somme considérable pourrait être employée avec non moins d’avantage au Canada. Cependant qu’on accorde à nos ouvriers le partage équitable des bénéfices de l’industrie, et ils sauront bien acheter des emplacements, y construire des maisons convenables et encourager les institutions scolaires pratiques et les écoles technologiques que des particuliers établiront pour leur compte et pour l’avancement intellectuel de nos populations ouvrières.

Enfin, si l’on me dit qu’il sera temps d’appliquer ici ce système lorsqu’il aura fait ses preuves à l’étranger, je répondrai, que l’épreuve en a été faite souvent, partout et ici-même, sur une petite échelle, chaque fois qu’un patron capitaliste s’est associé avec un ou plusieurs de ses ouvriers, à la grande satisfaction des uns et des autres. En second lieu, le Canada ne peut et ne doit attendre, parce qu’il a besoin d’industrie, et qu’il lui vaudrait mieux, cependant, ne pas avoir d’industrie que de l’avoir au sacrifice de l’humanité, de la morale, du bien-être du peuple, ou au prix de la famine et de la démoralisation sociales comme en Europe. Si l’expérience du nouveau système n’a pas été faite sur une grande échelle, l’expérience du capital-monopole a certes démontré que c’était la malédiction des peuples, l’enfer moderne. Il n’y a pas de pis-aller possible : tout changement sera une amélioration, un progrès. Au reste, il y a telle chose que la raison et le bon sens, qui permettent de juger par la synthèse et le raisonnement, du mérite d’un principe et de ses conséquences naturelles. Or, le monopole-capital est par le fait même qu’il est un monopole, une monstruosité mensongère en économie politique, une hydre dévorante dans le sens physique et moral. Tandis que le