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La traduction n’a pu qu’enlever de la force à ce qui précède.

Mais avant de demander si on veut faire un nouveau Londres de Montréal, en réduisant à l’état d’esclavage sa population ouvrière pour le profit exclusif du capital-monopole, citons la description qu’en donne l’auteur de l’enquête, qui fut faite en Angleterre il y a quelques années, sur la condition du peuple ouvrier des campagnes et des villes, à tous les points de vue, et qui peut se résumer ainsi relativement au degré du mal : à Londres comme partout, partout comme à Londres.

Nous donnerons plus loin les conclusions remarquables du correspondant britannique.

« Ceux qui n’ont vu Londres que de jour, dit l’auteur de l’Enquête, avec ses flots vivants, s’élançant à travers d’immenses artères jusqu’à son cœur toujours agité, ceux-là ne connaissent pas Londres sous son aspect le plus saisissant. Ce n’est ni dans le bruit, ni dans les mugissements de la cataracte marchande inondant ses rues, ni dans ses forêts de navires, ni dans ses docks gigantesques, que Londres est vraiment solennel. Contemplez le de loin, du haut d’une éminence, par une soirée d’hiver. Les étoiles scintillent au ciel, au dessous, à vos pieds, resplendit un autre firmament étincelant de millions de feux. Ce sont des lignes de lumières, semblables aux traînées laissées par les météores, qui se coupent, se croisent et semblent courir, jusqu’à ce qu’elles se perdent dans les brumes de l’espace, en formant un nuage rougeâtre et embrâsé, comme si la ville-monstre était en flammes. »

« Descendez ; la nuit s’avance, les bourdonnements de la vie ont cessé ; les lodging-houses ont jeté dans la rue leurs