Page:Association du capital et du travail.djvu/12

Cette page a été validée par deux contributeurs.
11

et à la maîtrise absolue du capitaliste, et à la perte et à l’esclavage indéniable du travailleur. C’est produire l’injustice et fomenter la haine entre des associés naturels, entre des forces fraternelles et inséparables. Puisque les capitalistes et les travailleurs doivent nécessairement s’associer pour produire, il est juste qu’ils s’associent pour partager. Si le capital ne veut pas s’associer, c’est qu’il veut dominer. Or, toute domination sur le travailleur est injuste dans son essence et fatale dans ses conséquences. De quelque nom qu’on l’appelle c’est un esclavage, et tout esclavage est détestable, immoral et désastreux pour l’esclave, cela va s’en dire, et désavantageux, en définitive, même pour le maître.

Rien de plus juste que ce court exposé, qui résume toute la question, et prouve la nécessité de l’émancipation du travail, pour que les bénéfices qui en résultent, soient la source de grands avantages pour la masse des travailleurs, sans préjudice réel aux capitalistes.

Vérité première : — Le capital étant égoïste, parce qu’il est de source humaine, ne cherche pas le bonheur de l’ouvrier, mais son intérêt pur et simple. Laissé à lui-même, il exploite le travailleur et le laisserait même mourir de faim, s’il n’avait pas intérêt à lui conserver la vie. On l’a même vu si peu soucieux de la vie du travailleur qu’il le livrait sciemment aux plus affreuses épidémies, engendrées par les privations et la misère. Nous en donnerons des preuves tout à l’heure. Les exceptions ne font que prouver la règle ; tous les hommes en sont là, et les capitalistes ouvriers eux-mêmes sont souvent les premiers à fouler leurs frères à leurs pieds.

Vérité seconde. — Le capital est un. Rien de plus cohésif,