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le livre


Au Roy




Qu’auec vne valeur à nulle autre ſeconde,
Et qui ſeule eſt fatale à noſtre gueriſon,
Voſtre courage meur en ſa verte ſaiſon
Nous ait acquis la paix ſur la terre & ſur l’onde ;

Que l’Hydre de la France, en reuoltes ſeconde,
Par vous ſoit du tout morte, ou n’ait plus de poiſon,
Certes c’eſt vn bon-heur dont la juſte raiſon
Promet à voſtre front la couronne du monde.

Mais qu’en de ſi beaux faits vous m’ayez pour témoin,
Connoiſſez-le, mon Roy, c’eſt le comble du foin
Que de vous obliger ont eu les deſtinées.

Tous vous ſçauent louer, mais non également ;
Les ouurages communs vivent quelques années ;
Ce que Malherbe écrit dure éternellement.


François de Malherbe.