qui leur ſemblait puérilement tyrannique ? Eſt-ce
ſimplement une conſéquence de leur première éducation
littéraire ? Dans tous les cas, le Sonnet a pour
ſe conſoler de ces dédains les noms des grands hommes
qui l’ont cultivé : Dante, Pétrarque, Shakeſpeare,
Corneille, Milton, Ronſard, &c.
M. Sainte-Beuve, qui a tenté d’être le Du Bellay du xixe siècle, a compoſé dans ſa jeuneſſe un Sonnet apologétique où ſont raſſemblés les noms des poètes français & étrangers qui ont écrit des Sonnets :
Ne ris point des ſonnets, ô Critique moqueur[1] !
Je remarque, en transcrivant ce dernier vers, que je n’ai pas cité un ſeul Sonnet de Ronſard, non plus que de Du Bellay, ni de Malherbe qui en a fait d’excellents.
J’aurais dû peut-être, pour n’omettre aucun rayon de cette apothéoſe du Sonnet, rappeler les recompenſes faſtueuſes accordées à certains Sonnets célèbres par de grands rois & de grands hommes : les trois mille livres données à Achillini par Richelieu, pour le Sonnet ſur la Priſe de la Rochelle[2] ; les trente mille livres payées par Henri IV à Deſportes, pour le Sonnet de Diane & Hippolyte.