tagea la cour & la ville, comme on diſait alors. Le prince de Conti ſe déclara le chef des Jobelins ; la ducheſſe de Longueville était à la tête des Uranins. Tous les beaux eſprits de ce temps-là prirent parti : Balzac, Sarraſin, Chapelain, Deſmarets, La Meſnardière & le grand Corneille lui-même, ſe prononcèrent pour ou contre… En général, les hommes préféraient le Sonnet de Job ; les femmes, celui d’Uranie. Une des filles d’honneur de la reine, nommée La Roche du Maine, preſſée de ſe prononcer, dit qu’elle ſe déclarait pour Tobie. Ce mot réuffit & devint la réponfe de tous ceux qui n’avaient pas d’avis arrêté, ou qui craignaient de le donner[1]. »
On trouve dans le Recueil de Sercy (t. I) la plupart des pièces compoſées en vers & en proſe pour ou contre ces deux Sonnets.
Nous avons vu tout à l’heure que Conrart était Jobelin ; Scarron l’était auſſi, comme on l’apprend par un Madrigal intitulé Cartel de deſſy ſur les Sonnets de Iob & d’Vranie, qui commence ainſi :
En qualité de lobbelin,
Et de ſeruiteur tres-fidele
De feu Iob dont ie ſuis tres~indigne modelle,…
Ie ſouſtien qu’on deuroit laiſſer en patience
Ce Iob, qui de ſouffrir nous apprit la ſcience.
- ↑ Viollet-le-Duc, Bibliothèque poétique.