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XI
du sonnet


cette creance, c’eſt que… le premier Autheur du fameux Romant de la Roſe, Guillaume de Loris, qui mourut l’an 1260, ſous le regne du meſme Roy ſaint Loüis, témoigne que les François en auoient vſé, lors qu’il dit dans ſon fameux Romant,


Lais d’amours, & Sonnets courtois[1]. »


Une fois rentré en France, rapporté & non plus apporté par Du Bellay, le Sonnet devint la fureur, la paſſion de tout ce qui rimait à la cour de Henri II.

Du Bellay avait donné, ſous le titre de L’Olive, un recueil de Sonnets en l’honneur de ſa maîtreſſe ; on eut la Francine, de Baïf, recueil de Sonnets adreſſés à une dame ; la Claire, de Charondas, Loys le Caron ; la Caſtianire, d’Olivier de Magny ; l’Ariane & l’Artèmife, d’Amadis Jamyn ; l’Hippolyie, la Diane & la Cléonice, de Philippe Desportes, abbé de Tyron ; l’Admirée, de Jacques Tahureau ; l’Olympe, de Jacques Grévin, médecin de Marguerite de France ; la Flore, de Pierre Le Loyer ; l’Amalthée, de Claude du Buttet. Enfin Ronſard, ſous les noms de Caſſandre, de Marie & d’Hélène, publia trois recueils de Sonnets amoureux, & Marc-Antoine de Muret, N. Richelet & Remy Belleau, le chantre d’avril, commentèrent Hélène, Marie & Cassandre. Voilà donc les deux titres

  1. G. Colletet, Traité du Sonnet, p. 16. M. DC. LVIII.