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LES RELATIONS DE LA PRESSE…

quotidiens ont des correspondants en France. C’est vous dire que, malgré le sentiment indigéniste qui prévaut — on devrait dire qui sévit — dans certains journaux, le journaliste français sympathique et débrouillard peut encore se faire une place dans la presse canadienne. De plus, cependant, c’est pour nous question de budget.

Dans l’état actuel des choses, les relations collectives se conçoivent difficilement : j’ai ouï dire que les tentatives d’expansion faites par Havas au Canada n’ont pas donné des résultats très heureux. Il existe des groupements professionnels dans la presse de France, en attendant la création d’un Ordre professionnel sous l’autorité de l’État, réclamée aujourd’hui par plusieurs. Chez nous, c’est du haut en bas de la profession l’individualisme, le chacun-pour-soi, et les quelques tentatives d’organisation qui ont eu lieu n’ont eu en vue que la sécurité de l’emploi et la protection des appointements ; à telle enseigne, que les embryons de syndicats journalistiques qui sont nés jusqu’ici s’affiliaient à l’Union typographique des États-Unis, dite Internationale.

L’intervention du principal syndicat rançais de journalistes professionnels pourrait peut-être, avec le concours de quelques Canadiens comme MM. Gagnon et Pelletier (puisque c’est surtout à eux que nous devons ce premier congrès), nous valoir :

1o L’engagement de quelques Canadiens — oh ! nous ne serions pas exigeants quant au nombre — dans la presse française, et quelques échanges de rédacteurs avec péréquation d’appointements ;

2o La tenue plus fréquente de congrès comme celui-ci, avec des programmes de travaux arrêtés longtemps d’avance ;