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PENSÉE FRANÇAISE

jour, et qui eurent leur large part dans l’aventure de ces cauteleux fils spirituels des RR. PP. Jésuites, les Jeune-Canada, — inspirateurs de la grève de l’internat, — une partie notable de notre jeunesse est en train de confondre antisémitisme et patriotisme. Tout Canadien-Français éclairé, ayant à cœur l’honneur, la dignité de sa race, reconnaîtra toutefois que ce ne sont pas de honteux exploits comme cette grève qui remédieront aux multiples « déficiences nationales » admises par M. L’Heureux.

La chose est triste à constater, mais dans cette affaire, le seul des internes de Notre-Dame, de l’Hôtel-Dieu, de Sainte-Justine, de la Miséricorde, de Saint-Jean-de-Dieu, qui se soit conduit non pas comme un chrétien, mais comme un civilisé, c’est le Dr Rabinovitch. Et ce n’est pas l’attitude peu glorieuse prise envers les coupables par la direction des hôpitaux intéressés et par la direction de la Faculté de Médecine, qui lavera le peuple canadien-français de la honte que de pareils actes font rejaillir sur lui.


II


Nous disions hier que notre peuple commence à confondre antisémitisme et patriotisme. Cette confusion, résultat d’une infériorité économique dont personne ne recherche les véritables causes et que les ignares charlatans du jean-baptisme lui expliquent à leur manière, est pour la société, et pour lui tout le premier, un danger d’autant plus grand que de temps immémorial on l’a formé à confondre également, comme il reproche aux Juifs de faire, ces deux choses différentes : la nationalité et la religion. Dès avant la grève de l’internat, les Voyageurs de Commerce Catholiques, des groupes importants de l’Association Catholique de la Jeunesse, diverses sections de la Société de Saint-Jean-