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quand nous aurons rappelé que ce roi qui avait trouvé la France ruinée lui laissa, avec une marine restaurée et puissante, la Corse et la Lorraine ; que, très laborieux, il s’occupait des affaires de l’État jusqu’au milieu de ses chasses, faisait personnellement toute sa correspondance diplomatique ; qu’il était brave, bienveillant, équitable, doux aux humbles jusqu’à allumer son feu lui-même en hiver pour ne pas déranger ses domestiques ; fin, instruit, ami des arts, respectueux jusqu’au scrupule de la foi jurée.

Boutaric, dans sa Correspondance secrète de Louis XV sur la politique étrangère, dira de son côté :

On apprendra sans étonnement que Louis XV eut des idées politiques arrêtées ; qu’il voulut fermement la liberté de la Pologne, que l’alliance autrichienne fut son ouvrage, qu’il s’occupa sérieusement du gouvernement à l’insu de ses ministres et de ses maîtresses, et qu’il eut un ministère secret… Louis XV a été sévèrement jugé… Les contemporains bien informés s’accordent à reconnaître en lui tout ce qu’il fallait pour faire un honnête homme et un bon roi ; de la finesse dans l’esprit, de la dignité et, qui le croirait ? un sincère amour du bien.

Voilà sur Voltaire, la Pompadour et Louis XV la vérité historique. Elle ne ressemble pas à la légende.

Que si l’on veut faire remonter la cause de la cession à l’indifférence dont la France aurait fait preuve à notre égard tout le long de notre histoire, là encore il y a lieu de scruter les faits. Nous avons vu que de 1608 à 1759 la France,