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À M. Pierre ASSELIN,
écolier


Mon cher Pierre,

Un être que le beau temps rend parfaitement heureux, c’est le bon chien Marion. Le matin il va déjeuner chez les soldats ; parce qu’il y a plus de restes et parce qu’il ne veut pas aller [?] à la gymnastique, comme les officiers, l’estomac vide. Il accompagne ensuite les soldats à la parade de gymnastique ; fait le tour des pelotons en aboyant, pour hâter l’alignement ; vient se camper sur le front et aboie encore ; et quand tous sont immobiles et que le sergent-major va ordon commander EYES FRONT : vient se placer à son côté comme pour surveiller l’exécution du commandement. Durant l’exercice, il se promène, surveille, voit à tout, fait l’important. De 7h.30 à 8h.30 il il reçoit ses amis chiens du voisinage et visite avec eux tantôt la cuisine, tantôt quelques chambrées. À la grande parade (9h. du matin) il est présent avec ses amis chiens, qu’il aligne tant bien que mal sur le front des troupes pendant que la musique joue. AC À cette cérémonie, toujours solennelle, il n’aboie pas ou presque pas : il il est là en simple troupier, et non en aide-