Page:Arnould - Quelques poètes, 1907.djvu/265

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Citois, médecin du cardinal de Richelieu, Béroalde de Verville, etc…

L’on voit que, par suite de la mort de M. du Ligneron, Contant avait changé de patron poétique et, bien légitimement, semble-t-il, avait substitué au nom du gentilhomme rochelois celui de Sully, en tête de son poème revu et doublé. Cette modification ne put échapper à ses ennemis, et l’un d’eux, d’autant plus acharné qu’il était un ancien ami (ou disciple, ou confrère), décocha contre lui, de Leyde en Hollande, un pamphlet violent, qui eût pu être spirituel s’il avait été plus court. Il est intitulé :

LES MANES DU SIEUR DE LIGNERON-MAUCLERC
gentilhomme poitevin

« sur la publication de certaine battologie à luy vivant dédiée sous le nom de Bouquet printanier, et maintenant consacrée à un grand duc de France sous le titre de Jardin et Cabinet poétique. »

C’est une mince plaquette in-16, propre à se glisser dans une poche : le malheureux apothicaire y est tour à tour taxé d’ignorance, d’avarice, de paresse, d’ambition, d’abandon de son métier, de supercherie, car s’il y a quelques bons vers dans le poème, ils sont manifestement de Bernier de la Brosse, et non pas de Contant, lequel est, chemin faisant, traité de taupe, de pourceau, de corneille, « d’enroué corbeau », de « pie toute bigarrée », de