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dans ses Œuvres complètes : elle est remarquablement faible. Le jeune homme la vit publier aussitôt, en même temps qu’un grave ouvrage de son père et un poème grec de son frère, « chirurgien de marine » qui mourut dans un voyage aux îndes : on juge si les lettres et l’érudition florissaient dans cette famille.

À 20 ans, à son retour de Rome, il fit voir, dit-il,

 
un discours que les noires journées
des guerres ont esteint, où en trois mille vers
il décrivit un mont de simples, tous divers,
qu’il nommait de droit Mont de Pharmacie,
montagne du plus beau de Tunivers fournie.

Peut-être n’est-il point trop fâcheux que ce long poème se soit perdu au milieu des guerres civiles, que Contant paraît vouloir désigner, surtout si ces 3.000 vers ressemblaient à ceux qui servent à les annoncer.

En tous cas, nous le voyons, dès sa jeunesse, hanté par l’idée de chanter les simples, c’est-à-dire les plantes qui servent à guérir les hommes. Il ne fera pas autre chose toute sa vie . De bonne heure il se met à compléter et à assaisonner de traductions en vers les notes en prose que son père lui a laissées sur les simples ; il continue chaque jour à grossir ce manuscrit de famille, qu’il finit par publier sous un titre peu concis, encadré par un joli frontispice :