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QUELQUES POÈTES

insister même sur sa nourrice qui, vraisemblablement, fut prise dans le pays même, l’influence de l’Anjou et de la vallée duLoir dut lui venir par la voie héréditaire. Nous avons dit qu’il était de la branche angevine des Bueil-Fontaines, et l'on se rappelle que sa mère était d’une famille du Vendômois, dont elle portait même le nom. Les travaux de M. l’abbé Froger ont montré que les fiefs des ancêtres de Racan étaient comme enchevêtrés avec ceux des Ronsard ; une alliance se fît même entre les deux familles, et un neveu de Ronsard épousa, au 16e siècle, une cousine de Racan[1]. Champmarin lui-même fut, pour ainsi dire, à la Pléiade, puisqu’il appartint à la famille de Baïf comme dépendance du château de Mangé[2]. Quant à notre poète lui-même, il eut, dans le Bas-Vendômois et l’Anjou, des terres nombreuses, qui l’obligèrent à bien des voyages et des séjours dans ces deux régions. Enfin il dut revenir souvent au manoir de Champmarin, où sa sœur habita jusqu’en 1617, et que son beau-frère posséda jusqu’en 1647. C’est, pour ainsi dire, par toutes ces infiltrations en même temps que par le grand courant de la filiation que l'angevinisme pénétra sûrement en son esprit.

  1. Les de Baïf, par le Dr Charles Guignard, brochure, Laval, Imprimerie moderne, juin 1899. — Au 18e siècle, Champmarin revient au domaine de Mangé, auquel il est demeuré attaché jusqu’en 1903.
  2. Revue historique et archéologique du Maine, Le Mans, t. XV, 1884, p. 113 et suiv. — La Province du Maine, revue, Laval, mai 1899 : Les Attaches du poète Racan avec le Maine.