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alors, rapidement, le 23 ou 24 février, la naissance et le baptême du fils de l’un de ses plus notables paroissiens, bien qu’ils n’aient pas eu lieu dans sa paroisse ; l’on a des exemples de faits semblables, et c’est ainsi qu’on peut lire sur les registres paroissiaux de Saint-Pater l’acte de baptême relaté plus haut. Par là s’expliquent aisément quelques anomalies de cette pièce, qui avaient intrigué plusieurs érudits du 19e siècle, tout naturellement convaincus que le jeune Racan avait été baptisé à Saint-Pater.

Il reste pourtant une dernière difficulté. Pourquoi cet acte, inscrit par surérogation sur les registres de Saint-Pater, ne figure-t-il pas en premier lieu sur ceux d’Aubigné ? C’est d’abord que les registres originaux de cette paroisse n’existent plus pour cette époque. Ils ont été remplacés, il est vrai, par un résumé ancien, mais celui-ci rapporte très peu de baptêmes pour 1589 et les années voisines, et donne la raison de cette diminution dans un nota, évidemment copié sur les registres originaux : « Les séditions causées par les gens d’armes sont causes qu’il y a eu beaucoup de baptêmes qui n’ont pas été enregistrés depuis le mois de septembre 1589 et au-delà. »

Racan est donc né dans le Maine, aux confins exacts de cette province avec l’Anjou ; c’est là qu’il a été baptisé, c’est de là qu’il a été emmené en Touraine, où il devait d’ailleurs passer la plus grande partie de sa vie.