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En sortant de l’Arsenal, tout à la joie de ma trouvaille, j’entrai en hâte dans un bureau de poste pour demander où se trouvait le vieux manoir. L'Annuaire général des Postes nous rend, en effet, de précieux services en nous indiquant la situation exacte de tous les vieux châteaux, manoirs, maisons isolées, lieux-dits, pourvu qu’ils comptent encore un habitant. Mais la fatigue de ma séance de travail ou quelque mauvais génie voulant me faire expier mon contentement, me troubla sans doute la mémoire, et j’eus le malheur de demander, en place de Champmarin, Montmarin ! — « Château de Montmarin, desservi par la station de Sargé (Loir-et-Cher). » — Ma valise faite, je prends, sans perdre de temps, la grande ligne de l’État et débarque, une belle après-midi, plein d’espoir, à la gare de Sargé. Je monte au vieux château construit, au 17e siècle, sur le coteau de la rive droite du Loir et qui domine, continué par une antique avenue en terrasse, toute la vallée. Je suis reçu par M. de Montmarin, un diplomate en congé, très galant homme, qui m’avoue n’avoir jamais entendu parler d’aucun souvenir de Racan touchant son château : avec lui je me rends compte de mon erreur.

Une nouvelle consultation de l'Annuaire des Postes m’indique le précieux Champmarin, « ferme à 1 kilomètre d’Aubigné (Sarthe) ». J’écrivis alors au curé ou à l’instituteur ou au maire, je ne sais plus bien auquel des trois, car ces trois personnages qui, dans certaines communes,