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Si l’on désire une plus vaste échelle, l’arithmétique emploie l’Asankya qui est le dénombrement de toutes les gouttes d’eau qui tomberaient sur les mondes pendant une pluie incessante de dix mille ans ; enfin l’on arrive aux Maha-kalpas[1], par lesquels les Dieux comptent leur futur et leur passé. »

« C’est bien, répliqua le sage, très noble prince, si tu sais cela, faut-il que je t’apprenne la mesure des lignes ? » L’enfant répondit modestement : « Atcharyâ, veuillez m’écouter. Dix paramâ nous font un parasoukshma ; dix de ces derniers forment le trasarene, et sept trasarenes ont la longueur d’un atome flottant dans un rayon de soleil, sept atomes sont de la grosseur d’un poil de la moustache d’une souris, et dix de ceux-ci font un likhya, dix likhyas un youka, dix youkas un cœur de gram d’orge qui est contenu sept fois dans une taille de guêpe ; on arrive ainsi au grain de moung[2] et de moutarde, et au grain d’orge dont dix font une jointure de doigt ; douze jointures forment un empan ; puis nous arrivons à la coudée, à la perche, à la longueur de l’arc, de la lance ; vingt longueurs de lance forment ce qu’on appelle « un souffle » qui est l’espace qu’un homme peut parcourir sans reprendre ha-

  1. Le Kalpa est un jour de Brahma ; il équivaut à 4.320 millions d’années ; à la fin de chaque kalpa, l’univers est réabsorbé dans la Divinité.
  2. (Hindoustani.) Phaseolus mungo, graine comestible.