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reste. » Donc, Viswamitra vint et écouta les ordres ; et au jour propice, le prince prit ses tablettes de bois de santal rouge, couvertes d’une fine poussière d’émeri et dont les marges étaient ornées de pierres précieuses ; il prit aussi son bâton à écrire et se tint les yeux baissés devant le sage qui dit : « Enfant, écris cette Écriture », et il dicta lentement la strophe appelée Gâyatrî, que les personnes de haute naissance seules doivent entendre :

Om, tatsaviturvarenyam
Bhargo devasya dhîmahi
Dhiyo yofra prachodayât
[1].

« Acharya[2], j’écris, répondit doucement le Prince » et rapidement il traça sur la poussière, non pas dans une écriture, mais en maints caractère, la strophe sacrée ; il l’écrivit en Nagri, en Dakshin, Nî, Mangal, Parousha, Yava, Tirthî, Oûk, Darad, Sikhyani, Mana, Madhyachar ; il employa les écritures peintes et le langage des

  1. Cette prière, tirée des Védas, ne doit être apprise qu’aux Brahmanes. Voici la traduction littérale qu’en donne Balfour (Cyclopœdia of India) : « Om, méditons sur la suprême splendeur du soleil divin, puisse-t-il éclairer nos esprits ». Le mot om ou aum est une syllabe sacrée ; composée de la gutturale la plus ouverte A, et de la labiale Ia plus fermée M, réunies par l’U qui se prononce en poussant le son de la gorge aux lèvres, elle est considérée par les Brahmanes comme le symbole le plus général de tous les sons possibles, le son-Brahma, le Verbe. (Voir Swami Vivekananda, Bhakti Yoga, p. 28.)
  2. Maître (sanscr.).