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roi ; le Ministre rusé, le Général invincible, et la Femme d’une grâce incomparable, l’Istrî-ratna, plus belle que l’aurore. En attendant ces dons destinés à l’enfant merveilleux, le roi donna l’ordre à sa ville de célébrer une grande fête ; en conséquence, les mes furent balayées et arrosées d’essence de rose, les arbres ornés de lanternes et de drapeaux, tandis que la foule joyeuse se pressait curieusement autour des escrimeurs, des baladins, des jongleurs, des charmeurs, des danseurs de corde et des danseuses de nautch[1] aux pagnes pailletés qui faisaient carillonner gaiement les grelots de leurs pieds agiles ; il y avait aussi des masques vêtus de peaux d’ours ou de daim, des dompteurs de tigres, des athlètes, des hommes qui faisaient combattre des cailles, d’autres qui frappaient sur des tambours ou faisaient vibrer des cordes d’airain, et tous, par ordre, amusaient le peuple. De plus, des marchands vinrent de pays lointains, apportant, à la nouvelle de cette naissance, de riches présents sur des plateaux d’or : des châles en poil de chèvre, du nard, du jade, des turquoises couleur de ciel crépusculaire, des tissus si que pliés douze fois, ils ne cachent pas un visage pudique, des ceintures brodées de perles, du bois de santal, hommages des cités tributaires ; et ils appelèrent leur Prince Savârthasiddh, « Celui qui fait tout prospérer », et, par abréviation, Siddârtha.

  1. (Hindoustani.) Bayadères.