Page:Arnold - La Lumière de l’Asie.djvu/28

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

figurent figurent les annales et le culte du bouddhisme doivent être attribuées à l’inévitable dégradation que les prêtres font toujours subir aux grandes idées qui leur sont confiées. La puissance et la sublimité des doctrines originales de Bouddha doivent être appréciées par leur influence, et non par leurs interprètes, ni par cette Église innocente, mais indolente et cérémonieuse, qui s’est élevée sur les fondations de la Sangha, ou fraternité bouddhiste.

J’ai placé mon poème dans la bouche d’un bouddhiste, parce que, pour apprécier l’esprit des pensées asiatiques, il faut les regarder à un point de vue oriental, et que ni les miracles qui consacrent cette histoire, ni la philosophie quelle recouvre, n’auraient pu être reproduits autrement d’une façon aussi naturelle. La doctrine de la transmigration, par exemple, qui est choquante pour des esprits modernes, était établie et universellement acceptée par les Hindous au temps de Bouddha, à l’époque où Jérusalem fut prise par Nabuchodonosor, où Ninive tomba ente les mains des Mèdes et où Marseille fut fondée par les Phocéens.

L’exposition que j’ai faite ici de cet antique système est nécessairement incomplète, et, conformément aux lois de l’art poétique, passe rapidement sur maintes matières très importantes au point de vue philosophique, aussi bien que sur la longue carrière de Gautama, Mais mon but est atteint si j’ai réussi à donner une idée juste du sublime