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Schopenhauer, dont l’influence sur la pensée de ce siècle a été si considérable, en a fait la base de sa morale et a déclaré qu’il considérait le bouddhisme comme la traduction religieuse de son système[1].

En Russie également « plusieurs philosophes se réclament directement de la doctrine du Bouddha[2] ».

L’école utilitaire anglaise aboutit par une méthode différente à une conclusion identique.

« Lorsque l’esprit est en progrès, a dit Stuart Mill, on voit sans cesse se développer des influences qui tendent à créer chez chaque individu un sentiment de son unité avec tous les autres, sentiment qui, à l’état parfait, éloignerait de l’homme toute pensée ou tout désir d’une condition personnelle heureuse dont ses semblables ne partageraient pas les avantages[3] ».

En France aussi, les principaux philosophes, réagissant contre « le point de vue individualiste qui a faussé toute l’optique de la morale et de la religion d’Occident »[4] admettent « par une hypothèse d’un caractère scientifique autant que métaphysique, l’homogénéité, l’identité de na-

  1. Le fondement de la morale, (Trad. Burdeau. Alcan.)
  2. M. de Vogüé. Le roman russe, p. 3. (Plon et Cie.)
  3. Utilitarisme, chap. iii.
  4. Izoulet, op. cit., p. 503.