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vert les effets irréparables et éternels, qu’il a formulés dans la grande loi du Karma.

Il a vu que nos actes s’enchaînent, se déterminent successivement, se fortifient par l’habitude, se répercutent sur notre moi, modifient insensiblement notre caractère, notre personnalité, notre corps même, en sorte que, l’acte bon nous rendant meilleur et l’acte mauvais nous dégradant et nous faisant souffrir, nous trouvons en nous-mêmes la récompense ou le châtiment de nos œuvres ; bien plus, ces résultats, il l’a observé, se perpétuent après nos existences éphémères, à travers la chaîne sans fin des générations : nos descendants profitent des améliorations ou pâtissent des dégénérescences ainsi fixées, de même que nous jouissons ou souffrons des acquêts et des tares héréditaires.

Étendant encore le champ de son observation. Bouddha a constaté que le monde est un dans l’espace comme dans le temps, que les êtres qui le composent, identiques en leur essence, animés du même principe de vie se manifestant sous mille formes diverses dans l’ordre phénoménal, sont attachés ensemble à « la roue » de l’évolution mue par leurs propres efforts dont la résultante imprime sa direction à l’univers.

Nous sommes donc tous, en définitive, associés dans une destinée commune, interdépendants, solidaires, nous collaborons inconsciemment ou volontairement à la même œuvre, partant nous ne pouvons faire notre bonheur qu’en