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répand, lui donne un aspect également triste et religieux. Comme c’est la première enceinte qui a été destinée aux monumens funéraires on n’y trouve plus de place, et déjà un grand nombre de tombes disparaissent sous l’herbe, sous les mousses, sous les débris de la végétation, sous les terres qui s’accumulent tout autour, de manière que les familles n’y pourront bientôt plus reconnaître les tombes des personnes qui leur ont appartenues.

À la gauche du spectateur, toujours placé sur l’éminence dont nous avons parlé, on aperçoit un plateau non moins peuplé que le vallon, de dépouilles humaines. Comme il ne s’y trouve aucun sentier, parce que les tombes y ont été placées sans ordre et sans alignement, il faut, dans cette confusion, faire un grand nombre de circuits pour arriver à l’une des extrémités. C’est à celle qui est bornée par la muraille septentrionale qu’ont été érigé les premiers monumens dignes d’être vus. On y en trouve trois ou quatre placés dans des balustrades où les arbustes et arbrisseaux qu’on y a plantés, forment tous ensemble un bosquet fort agréable dans le printemps, et que les curieux s’empressent de visiter. À l’extrémité méridionale du même plateau, on voit encore quelques monumens élevés au milieu d’un grand nombre de tombes horizontales ou de cippes qui ne portent qu’une simple inscription. Dans le nombre de ces tombes il en est qui sont entourées d’un treillage, et d’autres dont rien n’en défend les approches. Comme dans le vallon la destruction exerce là son empire quoiqu’il ne s’y trouve aucun arbre dont le feuillage puisse s’y amonceler sur la fin de l’automne, dans quelques années les plantes et les arbustes de ce plateau formeront un vaste bosquet avec ceux qui croissent dans les autres parties du cimetière.

En quittant ce lieu, les yeux se portent sur un emplacement situé entre le vallon dont nous avons déjà parlé et la porte ; il est occupé par plusieurs monumens, dont quelques-uns qui se trouvent sur le penchant du monticule, méritent d’être vus.