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DESCRIPTION
DU

CIMETIÈRE SOUS MONTMARTRE




Ce cimetière, placé entre la barrière Blanche et celle de Clichi, à une distance de cinquante pas du boulevard auquel il communique par un chemin pratiqué depuis peu à travers terre, est beaucoup moins étendu que celui de Mont-Louis, car il ne contient tout au plus que trois arpens, au lieu que le dernier en renferme cinquante-un. Comme le terrain qui le compose a été bouleversé par l’exploitation des carrières à plâtre, il présente des hauteurs et des enfoncemens qui sont devenus autant de vallons plantés d’ifs, de peupliers et autres arbustes ; il existe depuis quinze ans à peu près, et doit être regardé comme l’un des premiers cimetières établis hors des murs de Paris.

La muraille qui l’enclot est construite partie en pierre, partie en terre de pisé ; mais bientôt un côté de cette enceinte sera abattu pour l’agrandissement dont le cimetière a besoin du côté du nord, tant les tombes s’y pressent, et tant le terrain destiné aux fosses communes se rétrécit de jour en jour.

Sans entrer dans le cimetière on peut en voir tout l’ensemble à la fois. Si l’on monte sur une éminence voisine de la muraille du nord, les regards du spectateur ont pour premier point de vue, en s’abaissant, un vallon rempli de tombeaux et de pierres sépulcrales entre lesquels s’élèvent un grand nombre de peupliers dont l’ombrage, par l’obscurité qu’il