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des anciens peres. Il y en a qui procedent de nostre mauvaise inclination, et d’autres qui sont causez par quelque tentation estrangere. Il y en a que nous commettons avec deliberation, et d’autres que nous ne faisons que par imprudence. Il y en a qui viennent d’une longue accoustumance, et d’autres qui naissent d’une occasion passagere. Il y en a de negligence, et de pure fragilité ; de malice, et d’ignorance ; d’exterieurs et d’interieurs. Les uns blessent davantage la pureté de nostre ame, et les autres moins. La charité du prochain semble plus interessée dans les uns que dans les autres. Il y en a qui causent quelque scandale, et d’autres qui n’en causent point. Les uns apportent plus de trouble à nostre esprit que les autres : et enfin ils sont quelquesfois en plus grande multitude, et d’autresfois en plus petit nombre. Si vostre proposition comprend tous les pechez veniels de toutes ces sortes, elle renverse de tres grands fondemens de la pieté chrestienne, et condamne une infinité de saints, qui nous ont appris, et par leurs escrits, et par leurs exemples, que les seuls pechez veniels nous doivent porter quelquefois à une abstinence respectueuse de cette nourriture celeste. Je ne vous en rapporteray que quelques-uns ; mais pris de divers aages de l’eglise, pour vous faire mieux comprendre sa perpetuelle conformité dans cette doctrine.