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mal-vivantes, qui n’ont aucun soin de garder les commandemens de Dieu ; qu’il attribuë avec raison à l’impression du diable, et à la chaleur du demon de midy, pour me servir de ses termes ; et non pas à celle du Saint Esprit. Or pour juger si nostre faim spirituelle est bonne, ou mauvaise, il ne faut que considerer, que comme la faim corporelle naist asseurêment de quelque indisposition, lors que le corps ne profite point de la nourriture qu’il prend : ainsi tous les desirs de communier les plus ardens sont suspects de fausseté, lors que l’ame ne s’engraisse point de ce pain du ciel, dont l’eglise chante, (...), c’est à dire, qui comble de ravissement les ames vrayement royales. Car alors c’est un signe manifeste, que l’ame n’ayant pas assez de chaleur divine pour digerer cette sainte viande, la trop grande nourriture estouffe plûtost le peu qu’elle en a, qu’elle ne l’accroist. Et de là l’on peut aisément comprendre, d’où vient, que tant de personnes, qui mesme ont quelque vertu, s’approchent si souvent de l’eucharistie, sans que l’on puisse reconnoistre aucun profit de tant de communions.

Voila les regles de Monsieur De Geneve pour la communion de tous les dimanches, apres lesquelles il n’en faut point chercher de plus asseurées, ny de plus saintes, parce qu’elles