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en toutes rencontres, pourveu qu’ils s’en confessent aussi souvent qu’ils les commettent : mais qu’il desire outre cela deux conditions comme absolument necessaires, qui ne se rencontrent pas en tant de personnes, qu’il y ait sujet de blasmer d’imprudence, comme vous faites, les confesseurs qui ne permettent pas à tout le monde une si frequente communion.

La premiere est, de n’avoir aucune affection au peché veniel ; ce qui ne consiste pas à se tromper soy-mesme, comme beaucoup de personnes font ; et à rejetter sur nostre fragilité tous les effects de nostre peu de vertu, et de nostre negligence ; mais pour juger sincerement, si nostre cœur est veritablement desgagé de l’affection au peché veniel, il est necessaire que nos propres actions, qui sont les fruicts des affections secrettes que nous nourrissons dans l’ame, nous servent de tesmoignage, qu’autant que nous pouvons, nous évitons ces pechez : que nous fuïons avec soin toutes les occasions qui nous y peuvent porter ; et que nous embrassons toutes celles qui nous donnent moyen de les fuïr. Ce qui consiste principalement à aymer la solitude et la retraicte de sa maison, et peu la compagnie des gens du monde, qu’une telle personne ne doit voir que par necessité et par force, pour s’acquiter des vrays devoirs civils, et non de ceux qui sont superflus, estant impossible, comme Sainte Therese