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du Saint Esprit, que le baptesme et la confirmation leur ont conferée. Vous voulez que pour tiede et pour froide qu’une ame se reconnoisse, elle communie souvent sans aucune crainte : et luy, soustient au contraire, que les ames froides, et qui se trouvent en l’estat de l’eglise finissante, dont Jesus-Christ mesme a predit que le feu de la charité se refroidiroit, ne doivent communier que rarement. Vous ne voulez pas, que ce soit une action de respect envers l’eucharistie, que de s’en abstenir quelquesfois par humilité : et luy nous asseure, que ceux-mesmes, qui sont arrivez à une plus grande perfection que ne porte cét estat de la vieillesse de l’eglise, se doivent partager entre le respect, et l’amour ; et que ce mystere demande d’estre honoré égallement par une abstinence religieuse, et par une sainte avidité. Vous osez nier, que le delay serve en quelque chose à communier avec plus de reverence : et S Bonaventure condemne si clairement cét erreur, qu’il enseigne en termes exprez, que l’ame qui a desja fait quelque progrez dans la vertu chrestienne, doit se retirer quelquesfois du saint sacrement, pour apprendre à le reverer, ut addiscat revereri . Et enfin, vous ne connoissez point d’autre voye pour toutes sortes de personnes, que la