Page:Arlincourt - Charlemagne ou La Caroléide, tome 1.djvu/6

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PRÉFACE.

Depuis long-temps on a prétendu que les Français n’ayant ni la tête, ni le cœur épique, la France n’auroit jamais d’épopée. Aujourd’hui, la politique occupant exclusivement tous les esprits dans toutes les classes de la société, on décide que les beaux jours de la littérature française sont passés ; que les vers tombés en discrédit ne charmeront plus notre siècle[1] ; et que tout prodige, n’importe en quel genre, est devenu impossible à la génération actuelle. Ces prophètes anti-patriotiques peuvent plaire peut-être à quelques prétendus diplomates qui croient que l’univers entier ne s’occupe que de leurs pamphlets politiques ; à quelques factieux, qui pensent que les nations ne trouvent de délassements que dans les révolutions; enfin, à

  1. J’ai entendu un homme d’Etat dire à l’ouverture des Chambres de 1817, qu’il fallait être bien léger pour s’occuper de poésie et de littérature dans la situation actuelle de l’Europe.