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xiv
PRÉFACE

l’empire français, la soumission des peuples du Nord, soumission dont le sceptre des Césars doit, pour Charlemagne, être le prix glorieux dont l’empire d’Occident doit être la récompense, tel est le vaste sujet de mon poëme.

C’est au milieu des déserts inconnus de l’aride Germanie, non loin des forêts sacrées de l’inexorable druïde ; c’est près des antres prophétiques de la vierge inspirée, au pied des après rochers du belliqueux héritier d’Odin ; c’est enfin sur les bords harmonieux des poétiques torrents du barde des combats, que se passe l’action de ma Caroléide.

Quel contraste entre les camps rivaux! d’un côté, le héros de la France, dans tout l’éclat de sa grandeur, au milieu de ses chevaleresques guerriers ; de l’autre, le sauvage roi des Saxons, Vitikind, à la fois féroce et magnanime, environné des barbares du Nord, et des druïdes d’Irmensul, altérés de sang humain. D’un côté, la générosité, la noble confiance dans le Dieu des armées ; de l’autre, des imprécations, des sacrifices humains, des blasphêmes : ici la gloire, là, la barbarie ; que de magnifiques tableaux !