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effet que ἐκμαγεῖον signifie le moule d’où sortent les nombres, ou la matière pure et simple, materia nuda comme dit Trendelenburg ? C’est πρῶτος qui est le mot décisif. Brandis, Reinisch. Mus. t. II, p. 574 et M. Cousin, De la Mét. p. 152, concilient les deux opinions. Les nombres en question seraient les nombres idéaux, mais les nombres idéaux impairs. Nous persistons à croire toutefois que les paroles d’Aristote ont une signification plus générale ; Aristote ne fait pas acception de nombres pairs réalisés, plutôt que de nombres pairs idéaux ; et les nombres impairs qu’il excepte sont tout autant les nombres impairs réalisés que les idéaux : ce sont les idéaux s’il s’agit de la dyade idéale, et s’il s’agit du deux réalisé, les réalisés.

Page 33. … de l’autre une matière, une substance, à laquelle s’appliquent les idées, pour constituer les êtres sensibles, l’unité, pour constituer les idées. Bekker, p. 988 : …καθ’ ἧς τὰ εἴδη μὲν ἐπὶ τῶν αἰσθητῶν, τὸ δ’ ἓν ἐν τοῖς εἴδεσι.

Brandis avait donné : Τὰ μὲν ἐπὶ τῶν αἰσθ. τὰ δὲ ἐν τοῖς εἴδεσι, Errata, l.4, ce qui est en contradiction, ce semble, avec le commencement de la phrase : τὰ γὰρ εἴδη τοῦ τί ἐστιν αἴτια τοῖς ἄλλοις, τοῖς δ’ εἴδεσι τὸ ἕν. Brandis a trouvé cette leçon dans Alexandre : Voyez Schol. p. 553 ; Sepulv. p. 22. Mais Alexandre, après celle-là pour laquelle il ne se prononce pas, donne aussi la leçon adoptée depuis par les éditeurs, leçon que Brandis avait lui-même suivie dans son ouvrage sur les livres perdus d’Aristote ; que Trendelenburg maintient malgré son respect pour le texte de Brandis, et que Bekker a rétablie à la place qu’elle doit occuper.

Page 37. … l’élément fondamental de toutes choses paraît être celui duquel, considéré comme principe, la terre se forme par voie d’agrégation. Bekker, p. 988 ;